Régulièrement nous écrivons quelques lignes pour faire la promotion de nos partenaires. Ce mois-ci allons visiter le domaine des Frères Soulier.
Des biques dans une vigne? Non, non, Lulu, t’es pas la berlue. Ça se passe comme ça chez les Frères Soulier, Guillaume et Charles de leurs prénoms. Il y a aussi une jument. Et dix moutons. Tous bossent à la vigne. Éclaircissent, tondent, labourent. Et puis les chèvres, elles donnent du lait, dont les frangins font du fromage. Des vignerons fromagers, ça ne court pas les ceps.
Mais reprenons depuis le début. Nous sommes entre Avignon et Nîmes, dans la garrigue gardoise. Le domaine est tout neuf, créé en 2014 à partir de terres familiales. Ici pas de chimie. Pas d’additifs dans les cuves. De l’éthique. Du soin. Du boulot, beaucoup. Et une envie: “redonner du sens au mot paysan, trop longtemps galvaudé. C’est un beau travail. On en est fiers.”
Dans les vignes, enherbées, paillées, chouchoutées, prospèrent les cépages locaux classiques: grenache, cinsault, syrah. Mais aussi deux hectares de raisins oubliés aux noms mignons: la counoise, le picardan, le muscardin. Pourquoi les sortir du placard, ces plants d’antan? “Pour échapper à la standardisation”, assure Charles. “Retrouver de la diversité”. A la cave, pas de machines mécaniques. “On utilise nos bras et la gravité; ça maintient en forme”. Les vins des Soulier, qu’ils soient de soif ou de garde, ont un truc bien particulier. Une énergie vibrante. Une intensité gourmande. Une authenticité, peut-être bien. “Trop souvent, on excuse les défauts des vins naturels. Nous, on veut des vins les plus précis possible. Ça demande de la patience et de la méticulosité.” Mais dans ton verre, Lulu, c’est la fête.